Une forte délégation humanitaire du Tchad en mission de plaidoyer et de mobilisation des ressources séjourne à Genève, Bruxelles et à Berlin
31 mai 2022
La mission est conduite par le Ministre de l’Economie et de la Coordonnatrice résidente et Humanitaire du système des Nations Unies au Tchad
La mission séjournera à Genève, Bruxelles et à Berlin courant la période du 30 mai au 4 juin 2022. Ce jour 31 mai 2022, la délégation a organisé une réunion en plénière avec les Etats membres et des rencontres bilatérales avec les Ambassadeurs et Représentants Permanents auprès de l’ONU. Au cours de cette rencontre auprès des états membres, la délégation a présenté aux partenaires techniques et financiers la situation critique des crises humanitaires au Tchad qui touchent plus de 6,1 millions de personnes sur 17,1 millions d'habitants. Dans son mot introductif, le Ministre de l’Economie, de la Planification du développement et de la Coopération Internationale M. Mahamat Koua Hamid a déclaré que : La situation humanitaire du Tchad, en dépit des efforts consentis depuis plusieurs années par le Gouvernement et ses partenaires reste marquée par quatre crises majeures récurrentes :
L’insécurité alimentaire et la malnutrition ;
Les urgences sanitaires ;
Les déplacements forcés de populations et ;
Les effets du changement climatique
Au total, plus d’une personne sur trois a besoin d’une assistance humanitaire. Chacune des quatre crises affecte en majorité les femmes et les enfants et se traduit par une surmortalité, une précarité absolue, des abandons scolaires et une recrudescence de violences sexuelles, et diverses formes d’abus et exploitations sexuelles. A cote de cette crise, résulte des effets du changement climatique, l’insécurité liée aux conflits intercommunautaires, l’insurrection des groupes armés, et de la faible production agricole de la campagne 2021/2022 allant de 9% à 14% par rapport à l’année précédente dans la bande sahélienne (Lac, Kanem, Barh El Gazal et Hadjer Lamis) particulièrement touchées avec une faible production allant jusqu’à 46% de déficit par rapport à 2020/2021 et à 22% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Pour la Coordonnatrice résidente du système des Nations Unies et coordonnatrice humanitaire Mme Violette Kakyomya révèle qu’au regards de toutes ces crises humanitaires, notons que le taux de mortalité (133 pour 1000) reste parmi les plus élevés au monde : les décès maternels représentent 45% de tous les décès des femmes de 15 à 49 ans. Cette prévalence de la mortalité materno-infantile résulte du faible investissement dans le domaine de la santé, de la faible couverture vaccinale, de l’accès limité à l’eau potable, à l’hygiène, à l’assainissement et aux soins de santé primaire, en particulier dans les milieux ruraux. Aussi, le Tchad enregistre de manière récurrente des cas de maladies / épidémies telles que le paludisme, la rougeole, la méningite, la fièvre jaune, le choléra (provenant souvent des pays voisins) qui affectent près de 1,7 million de personnes (dont 50,3% de femmes et filles). Ces personnes font face à des problèmes d’accès aux soins de santé primaire dans l’ensemble du pays. Mme Violette de poursuivre que pour faire face à cette situation humanitaire préoccupante, le Plan de réponse humanitaire cible 3,9 millions de personnes sur les 6,1 millions de personnes ayant besoin d’assistance avec un financement de 510,9 millions de dollars USD. Ce financement est en diminution de 17% par rapport au financement requis de 2021 qui était de 617 millions de dollars USD. Cette diminution s’explique par un travail rigoureux de priorisation des besoins et de complémentarité avec d’autres acteurs y compris le Plan national de développement. Pour clore son intervention, la Coordonnatrice résidente du système des Nations Unies et Coordonnatrice humanitaire Mme Violette Kakyomya a invité l’assistance à en croire aux besoins préoccupants du Tchad, car la réponse humanitaire vise à sauver des vies, à réduire la vulnérabilité des populations affectées à travers les actions de résilience communautaire et à contribuer à la protection des civils et la redevabilité envers les populations affectées.
Écrit par
Dohou Pascal FERSO
RCO
Chargé de communication pour l'appui aux programmes et de sensibilisation