Journée Internationale de la Femme: les femmes déterminées
Le mois de mars est connu pour être le mois de la femme. Un mois d’histoires des femmes d’hier et des femmes d’aujourd’hui.
En plus de célébrer les victoires et les acquis en matière de droits des femmes, c’est aussi l’occasion de partager des histoires passionnantes des femmes de tous les horizons. Salamatou Adjé et Haoua Moussa sont deux réfugiées centrafricaines âgées respectivement, de 35 ans et de 29 ans, qui ont été forcées de fuir à cause des violences survenues en fin décembre 2020 dans leur pays. Récemment arrivées au camp des réfugiés de Doholo, situé à environ 10 Km de Goré (chef-lieu du département de la Nya-Pendé) dans la partie Sud du Tchad où des abris leurs ont été attribués, y compris divers articles pour faciliter leur installation. “Nous étions à Bodjomo, explique Salamatou Adjé, mais la violence tout autour nous, nous a obligé à chercher un refuge au Tchad afin de rester loin des tirs de fusils et de la présence des hommes armés”. “A pied, renchérit Haoua, nous sommes arrivées à la frontière, dans un village appelé Komba (64 KM de Goré). De là, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés nous a transféré ici au camp de Doholo. Depuis lors, nous avons retrouvé un certain calme mais surtout nous ne voyons plus les militaires défilés partout” se réjouit-elle.
Couturières dans leur pays d’origine, les deux femmes n’ont pas laissé la situation de crise freiner leur passion. Une fois installées au camp de Doholo, elles ont rapidement engagé des démarches pour louer des machines à coudre afin d’exercer leur métier au sein du camp. Les yeux remplis de joie, elles expliquent les raisons de leur détermination : “Pour des femmes actives comme nous, rester sans rien faire est difficile. Grâce à cette activité, nous avons de quoi nourrir nos familles et subvenir à nos besoins” clament les deux femmes. Salamatou, affirme qu’être “mère célibataire vous donne des raisons de vous battre chaque jour : “Je suis une femme divorcée avec une fille de 13 ans sous ma responsabilité. Je dois penser à comment lui offrir un avenir meilleur, soutient-elle. Ma fille est actuellement à l’école et moi je m’occupe de la couture. Elle ne manquera de rien” conclut cette mère de famille dont le regard traduit sa détermination. Pour Haoua, la cousine d’infortune de Salimatou, il lui faut trouver les moyens de s’occuper de sa maman surtout qu’elles sont toutes les deux loin de leur famille et que les personnes âgées comme sa maman, ont besoin d’une attention particulière. “Ce que nous faisons nous rapporte de l’argent et ces moyens nous permettent de satisfaire les demandes de nos familles et couvrir nos besoins” affirme-t-elle. “ Comme nous sommes nouvelles dans ce camp, beaucoup de personnes ne connaissent pas encore l’existence de nos services ” admettent-elles, “ mais avec le temps, nous aurons assez de clients et nos recettes vont s’améliorer ” commentent-elles avec confiance. Cependant, la location des machines représente un coût considérable pour leur activité ; c’est la raison pour laquelle, ces braves femmes souhaitent avoir leurs propres machines pour être complétement indépendantes et développer leur activité. “Notre souhait, c’est qu’on nous octroie des machines à coudre pour ne pas avoir à les louer. Nous pourrons à l’avenir, aider d’autres femmes comme nous dans ce domaine”. Comme Salamatou et Haoua, de nombreuses femmes dans les camps exercent des activités génératrices de revenus avec des fortunes diverses mais toujours avec courage et détermination.