La Banque Mondiale renforce le capital productif en milieu agricole au Tchad
La FAO et la Banque mondiale ont appuyé le gouvernement du Tchad à travers le projet « Réponse urgente à Covid-19 pour le renforcement du capital productif
Pour subvenir aux besoins des populations vulnérables qui ont fait face au risque d’insécurité alimentaire aggravée dans le contexte de lutte contre la Covid-19, la FAO et la Banque mondiale ont appuyé le gouvernement du Tchad à travers le projet « Réponse urgente à Covid-19 pour le renforcement du capital productif en milieu agricole ». Financé en Avril 2020 à hauteur de 8 millions de US$, le projet est mis en œuvre dans huit provinces du Tchad.
Une mission de communication ayant pour objet de montrer l’impact dudit projet dans la vie des bénéficiaires, s’est rendue du 13 au 29 mars 2021 dans les provinces du Lac, du Kanem, Tandjilé et du Mayo Kebbi Ouest. Elle a permis de recueillir les témoignages et/ou les bonnes pratiques de bénéficiaires sélectionnés pour montrer l’importance de sa mise en œuvre dans la région et vulgariser les actions de la FAO au niveau local.
La mission a permis de voir l’impact du projet dans la vie des bénéficiaires, mais aussi de recenser les difficultés qu’ils éprouvent dans sa mise en œuvre. D’après les évaluations sur les différents sites, le projet de réponse urgente au Covid-19, engagé en avril 2020 et qui concerne le renforcement du capital productif en milieu agricole entre autres, les cultures pluviales, maraichères et les forages, connait un grand succès pour certains sites et un échec pour d’autres en fonction des cultures et du temps de distribution des semences.
Évolution du projet dans la Tandjilé et au Mayo-Kebbi Ouest
Dans les provinces de la Tandjilé et du Mayo-Kebbi Ouest qui sont situées dans la zone tropicale du pays, les bénéficiaires ont adhéré à l’esprit du projet. N’eut été le retard accusé dans la livraison des intrants agricoles et l’impact de la Covid-19 sur les activités, le projet allait connaître un succès éclatant. D’après les évaluations, les groupements travaillent d’arrache pieds pour surmonter les difficultés. Cette volonté manifeste de travail a été payée par un bon rendement de la culture du haricot dans la province de la Tandjilé, même si a contrario la culture du maïs y a subi un échec avec de faibles rendements enregistrés.
Dans la province de Mayo-Kebbi Ouest par contre, on assiste à une situation inverse. En effet, les producteurs ont plutôt fait une bonne récolte de riz tout en ayant raté la culture du haricot. De ce fait, pour les autres spéculations pluviales, ils ont préféré gardé les semences pour la campagne agricole suivante. Les cultures maraichères, quant à elles, étaient en bonne voie; car là, lors de notre passage, la campagne battait son plein, avec un vif espoir d’enregistrer récolte radieuse.
Pour les autorités de l’ANADER, « la Covid-19 a eu un impact négatif sur l’évolution du projet, car, les mesures d’austérité prises par les autorités du pays, en accord avec le Comité de Veille et Riposte, interdisant les attroupements et les voyages à l’intérieur du pays, ont drastiquement retardé la formation des bénéficiaires sur les techniques culturales ».
Pour la réussite des campagnes agricoles qui suivent, les bénéficiaires des deux provinces ont émis des besoins parmi lesquels la nécessité de réaliser une étude préalable du sol par l’ANADER comme préambule absolu à l’installation de toute spéculation , aux formations en techniques culturales, aux forages d’eau, et à la livraison des semences dans le temps selon le calendrier agricole des régions. « Nous sommes très fiers du projet, car il commence déjà par porter un changement dans notre vie. Moi particulièrement, j’ai eu 5 sacs de maïs pour cette campagne agricole. J’ai vendu un sac, en ai réservé deux pour l’alimentation de ma famille et les deux autres sont réservés pour vendre au moment opportun », raconte Maï Pierre, un bénéficiaire de la Tandjilé.