Au Tchad, la priorité de l’ONU est de « désamorcer les tensions et de préserver la paix »
Après la mort du Président tchadien Idriss Déby Itno, les Nations Unies ont rappelé que leur priorité est d’apaiser les tensions et de maintenir la paix.
Suite à la mort de M. Déby Itno annoncée mardi, un « Conseil militaire de transition » (CMT) dirigé par l’un des fils du Président défunt, Mahamat Déby Itno, a pris le pouvoir au Tchad.
« Ce qui nous importe le plus maintenant est d'aider à désamorcer les tensions et à préserver la paix dans le cadre de notre mandat de prévention des conflits », a déclaré jeudi le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, en réponse aux questions de journalistes.
« Nous allons consulter étroitement les partenaires africains sur la meilleure façon de soutenir le pays dans les prochains jours », a ajouté M. Dujarric.
Selon les informations rapportées par les médias, l’armée tchadienne quadrille la capitale N’Djamena, un couvre-feu y a été instauré et les frontières du pays sont fermées jusqu’à nouvel ordre.
« Je pense qu’il est important que tous les acteurs politiques et autres au Tchad restent calmes, s’abstiennent de toute violence supplémentaire qui pourrait nuire aux civils et compliquer davantage une situation difficile », a déclaré le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU.
Mardi, le CMT avait annoncé qu’il s’engageait à organiser des élections libres et démocratiques à l’issue d’une transition de 18 mois renouvelables.
« Nous attendons également avec intérêt d'aider les parties prenantes tchadiennes à œuvrer en faveur d'une élection pacifique et inclusive menant à la nomination d'une nouvelle direction civile », a précisé M. Dujarric.
L’ONU travaille avec ses partenaires africains, notamment l'Union africaine (UA) et la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), « sur une position concertée sur la meilleure façon de soutenir le pays », a-t-il ajouté.
Environ 1.800 membres du personnel onusien
Dans une région aussi complexe qu’est le Sahel, le Tchad est un terrain de travail humanitaire et de développement pour les Nations Unies. Environ 1.800 membres du personnel onusien travaillent au Tchad. Une équipe-pays des Nations Unies sous la direction d’une Coordinatrice-résidente fédère le travail des différences agences onusiennes dans le pays.
« Nous poursuivons bien entendu, notre travail humanitaire et notre aide à la population », a assuré le porte-parole, qui a rappelé notamment le travail de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en faveur des réfugiés centrafricains présents sur le territoire tchadien.
Bien que le Tchad soit un partenaire essentiel de l’ONU dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité au Sahel, les Nations Unies ne disposent pas de mandat politique ou sécuritaire dans ce pays contrairement à d’autres pays de la région élargie tels que le Mali, le Soudan, la Libye ou la République centrafricaine (RCA).
« Nous nous concentrons maintenant sur le travail avec les partenaires africains parce que c'est quelque chose qui est avant tout un problème régional, un problème sous-régional », a souligné M. Dujarric, en référence aux collaborations de l’ONU avec l’UA et la CEEAC.
Pour l’ONU, ce qui se passe au Tchad est une situation où différents acteurs de la communauté internationale ont des rôles différents à jouer. « Ils ont différents leviers de pouvoir, mais l'important est d'assurer le calme au Tchad et un retour au régime civil », a insisté le porte-parole.
Alors que le Tchad organise vendredi les funérailles de M. Déby Itno, le drapeau de l’ONU a été mis en berne au siège des Nations Unies à New York en hommage au Président défunt.
François Louncény Fall, le Représentant spécial et chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), est à N’Djamena pour représenter le Secrétaire général de l’ONU aux funérailles de M. Déby Itno. « Il restera à N'Djamena pendant plusieurs jours pour initier des contacts et aussi pour rencontrer un éventail de parties prenantes afin d'encourager la cohésion nationale en ces temps difficiles », a précisé le porte-parole du Secrétaire général.