79e Journée des Nations Unies
Allocution de M. Francois Batalingaya
Coordonnateur résident du système des Nations Unies et coordonnateur humanitaire au Tchad
Excellence, Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, des Tchadiens de l’Etranger et de la Coopération Internationale,
Excellence, Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre des Finances, du Budget, de l’Economie et du Plan,
Leurs Excellences, Mesdames et messieurs les Ministères, membres du gouvernement,
Mesdames et messieurs les Chefs des missions diplomatiques, consulaires et des organisations internationales,
Mesdames et messieurs les officiers généraux et officiers des forces de défense et de sécurité,
Mesdames et messieurs les conseillers à la présidence de la république et de la primature,
Mesdames et messieurs les Conseillers Nationaux de la Transition,
Excellence, Madame, le Gouverneur de la ville de N’Djamena,
Cher-e-s Collègues du système des Nations Unies,
Mesdames et messieurs les Responsables des organisations de la société civile, du secteur privé et des associations des jeunes et des femmes,
Mesdames et Messieurs les Représentants de la presse et des médias,
Mesdames messieurs,
Distingués invités en vos rangs, grades et qualités, tout protocole observé,
J’ai l’immense plaisir de prendre la parole en ce jour, ou nous célébrons, la journée des Nations Unies, le jour anniversaire de l’entrée en vigueur de la Charte des Nations Unies.
Avant de poursuivre mon mot, permettez-moi d’exprimer, au nom des agences des Nations au Tchad notre profonde compassion à l’égard des victimes des inondations qui ont frappé l’ensemble du pays et qui ont engendré plus d’un million de personnes affectées et plusieurs centaines de décès.
Les Nations Unies restent fermement engagées à soutenir le gouvernement tchadien dans sa réponse humanitaire face aux besoins urgents des populations affectées par ces inondations.
Il est de mémoire, que c’est le 26 juin 1945 que la Charte des Nations Unies fut signée à San Francisco, et qu’elle est entrée en vigueur le 24 octobre de la même année. La ratification de ce document fondateur par la majorité des États signataires, dont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, marque l'acte de naissance des Nations Unies. En 1971, par sa résolution 2782 (XXVI), l’Assemblée générale des Nations Unies a estimé que le jour anniversaire de la création de l’ONU devait être l’occasion pour les gouvernements et les peuples de réaffirmer leur foi dans les buts et les principes de la Charte des Nations Unies.
Le Tchad a intégré en septembre 1960 cette grande organisation et devient pays membre de l’ONU.
Mesdames et messieurs,
Nous célébrons la 79e anniversaire de la journée des Nations Unies au moment où le monde fait face à d’importantes séries de catastrophes naturelles qui ont frappé plusieurs endroits de la planète, à un moment où les besoins humanitaires sont immenses alors qu’un tiers de la population souffre d’insécurité alimentaire et que plusieurs états sont déjà en proie à une grave crise humanitaire.
Comme vous le savez, la 79e Assemblée Générale de l’ONU tenue en septembre dernier à New York, était l’occasion pour les dirigeants mondiaux d’adopter un Pacte pour l'avenir qui comprend un Pacte numérique mondial et une Déclaration sur les générations futures. Le Pacte couvre un large éventail de thèmes, notamment la paix et la sécurité, le développement durable, les changements climatiques, la coopération numérique, les droits humains, l'égalité des sexes, la jeunesse et les générations futures, ainsi que la transformation de la gouvernance mondiale.
En adoptant ce nouveau cadre, les États membres se sont engagés sur plusieurs fronts :
- Donner un nouvel élan aux Objectifs de Développement Durable (ODD) et à l’Accord de Paris sur le climat, deux accords historiques de 2015 qui ont connu des progrès hésitants et des échéances ratées.
- Mener la transition vers une économie plus juste et plus équitable en abandonnant les combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques et accélérer les actions au cours de cette décennie pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
- Écouter les jeunes et les inclure dans la prise de décision, aux niveaux national et mondial.
- Établir des partenariats plus solides avec la société civile, le secteur privé, les autorités locales et régionales, etc.
- Redoubler d’efforts pour construire et maintenir des sociétés pacifiques, inclusives et justes et s’attaquer aux causes profondes des conflits.
- Protéger tous les civils dans les conflits armés.
- Accélérer la mise en œuvre des engagements sur les femmes, la paix et la sécurité.
S’agissant du Pacte numérique mondial : une gouvernance éthique de la technologie
Le Pacte numérique mondial, annexé au Pacte pour l’avenir, constitue le premier accord international majeur sur la régulation de l’intelligence artificielle (IA). Il appelle à une utilisation éthique et équitable de la technologie, en garantissant que l’IA bénéficie à l’ensemble de l’humanité, et non à une poignée de nations ou d’acteurs privés. L’accord promeut des collaborations pour renforcer les capacités des pays en développement en matière de technologie. Il prévoit également la création d’un groupe scientifique mondial sur l’IA, indépendant et impartial, afin de superviser les avancées et les risques liés à cette technologie.
Parlant de la Déclaration sur les générations futures qui constitue l’annexe 2 du Pacte, s’inscrit dans la continuité de l’esprit fondateur de l’ONU. Elle exhorte les gouvernements à prendre en compte les impacts à long terme de leurs décisions sur les générations futures, rappelant l’objectif de la Charte des Nations Unies de protéger les générations à venir des atrocités de la guerre.
Le Sommet de l’avenir a marqué un moment clé pour la communauté internationale, mais comme l’a souligné António Guterres, « ce qui détermine notre succès – ou échec – n’est pas l’adoption d’accords, mais bien nos actions et leur impact ». Avant de poursuivre que « Le Pacte pour l’avenir, le Pacte numérique mondial et la Déclaration sur les générations futures ouvrent la voie à de nouvelles possibilités et opportunités. Ces trois accords historiques marquent un tournant vers un multilatéralisme plus efficace, plus inclusif et fonctionnant plus en réseaux. » – Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU
Mesdames et messieurs,
En guise de rappel, les Objectifs de Développement Durable (ODD) représentent une vision commune pour garantir un avenir prospère, inclusif et durable pour tous et toutes. Ils nous rappellent que, quels que soient nos antécédents ou nos titres, nous partageons tous le même rêve : un monde où chaque individu peut vivre dans la dignité, la paix et l'harmonie. Ainsi, nous devons agir pour atteindre les objectifs de développement durable d’ici 2030.
Au Tchad, les ODD ne sont pas de simples mots sur papier. Ils sont un engagement solennel et une feuille de route vers un avenir meilleur. Nous travaillons chaque jour pour éradiquer la pauvreté, assurer la sécurité alimentaire, garantir une éducation de qualité, appuyer la résilience économique et climatiques des populations, trouver des solutions durables au déplacement et assurer l'accès à l'eau potable pour tous. Tels sont également les engagements consignés entre les Nations Unies et le Tchad, dans le Cadre de Coopération des Nations Unies pour le Développement Durable du Tchad, pour la période 202’-2026. Et ce cadre s’inscrit dans les droites lignes des documents stratégique du Pays, notamment du Plan Nation de Développement, la Vision du Tchad que nous voulons d’ici 2030 et bien d’autres.
Monsieur le Ministre d’Etat,
Mesdames et messieurs les Ministres membres du Gouvernement et
Mesdames et messieurs les partenaires frères et amis du Tchad,
Je voudrais en ce jour et à cette occasion, faire un appel.
Cet appel nous concerne tous, afin que nous redoublions d’efforts pour sauver des vies et contribuer à redonner le sourire au peuple tchadien ainsi qu’à toutes les personnes qui vivent dans ce beau pays à l’hospitalité légendaire ; j’ai nommé, les réfugiés, les migrants et bien d’autres.
Vous le savez, tous comme moi, que le Tchad subit en plein fouet les effets induits de la crise soudanaise. Sa proximité géographique avec le Soudan fait du Tchad non seulement un témoin direct des conséquences dévastatrices de cette crise, mais également une victime collatérale et combinant ceci avec d'autres crises régionales, le pays accueille aujourd'hui plus d'un million de réfugiés et des retourné-e-s Tchadiens. Cela signifie qu'aujourd'hui, une personne sur 17 au Tchad est un réfugié.
En ce moment où nous célébrons cette journée, le Tchad est touché par les pires crises inondations au vu du nombre de provinces touchées et des quelques 2 millions de personnes affectées. Les Nations Unies et leurs partenaires ne pouvaient pas restées indifférents face à une telle catastrophe. Aussi avec l’appuis de nos partenaires financiers nous avons résolument soutenu les efforts du gouvernement pour infléchir les conséquences dévastatrices des inondations. Nous avons tout aussi travaillé à lancer pour la première fois un programme d’appui à la prévention dénommé « Action Anticipatoire » pour minimiser les conséquences des inondations fluviales net ainsi protéger par avance les populations à risques dans la ville de Ndjamena.
Chers partenaires et bailleurs,
Je voudrais vous dire Grand MERCI, pour tous ce que vous faites pour le Tchad, et que cela doit continuer davantage.
Je profite de l’occasion pour vous annoncer dans cette salle, la présence des bailleurs et partenaires financiers des projets de Consolidation de la Paix au Tchad, qui séjourne ici depuis le 20 octobre. La délégation est conduite par Mme Elizabeth Spehar, Sous-secrétaire général de l’ONU, chargée du Bureau d’appui à la consolidation de la paix (PBSO).
Mesdames et messieurs,
Parlant du PBF, le Secrétaire général a accordé l'éligibilité au Tchad en 2017, à la suite d’une demande du gouvernement tchadien demandant un soutien à la bonne gouvernance, au renforcement de l'état de droit, au renforcement des relations entre les acteurs étatiques et non étatiques et au renforcement de la résilience des communautés vulnérables.
Avec un montant total d’environ 57,8 millions de dollars, soit 35 milliards de FCFA, ces fonds ont permis aux agences du système des Nations Unies, aux ministères sectoriels, aux organisations internationales et nationales de répondre aux défis de la consolidation de la paix en termes de prévention de l’extrémisme violent, de renforcement de la gouvernance locale et de la cohésion sociale, d’atténuation des conflits liés aux ressources naturelles et à la transhumance, d’autonomisation des jeunes et des femmes, ainsi que de transition pacifique et inclusive.
Mesdames et messieurs,
Distingués invités ,
Pour clore mon propos, je tiens à renouveler nos engagements à travailler résolument aux côtés du Gouvernement et avec l’appui de nos partenaires techniques et financiers, et réaffirmer notre disponibilité à accompagner le Tchad à atteindre le seuil du développement.
Je vous invite maintenant à regarder le message vidéo du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à l'occasion de la Journée des Nations unies 2024.
Je vous remercie.